Nous ne garderons pas le suspense plus longtemps; la réponse est NOui !
Si vous parlez de la représentativité des sexes, des Québécois.e.s d’installation récente au Québec, des milieux socio-économiques, des minorités, des tranches d’âge, etc., donc des sous-groupes de notre société, la réponse est simplement NON, le VPP est totalement indifférent à ce genre de distorsions, à une exception près; nous y reviendrons plus loin.
Le VPP élimine les distorsions liées à la représentation (et non liées à la représentativité). Par cela, on entend que chaque vote à l’élection influence la composition de l’Assemblée nationale, soit en participant directement à l’élection du candidat.e en faveur de qui on a voté (« vote gagnant »), soit en ajoutant du poids aux élu.e.s du même parti que celui du candidat.e défait.e pour qui on a voté (« vote perdant »). Les valeurs du parti appuyé par un vote trouve donc sa place à ‘Assemblée nationale, que le candidat.e soit élu.e ou non. Ce vote, comme tout vote, trouve sa représentation.
Pour ce qui est de la représentativité, c’est autre chose. Complétement.
On ne peut pas s’attendre à ce qu’un groupe de cent-vingt-cinq élu.e.s soit un échantillon absolument parfaitement représentatif de l’ensemble de la population du Québec. Aucun mode de scrutin ne peut prétendre y arriver.
Mais on peut choisir, collectivement, que certains sous-groupes méritent d’être pris en compte. Si le mode de scrutin n’est pas l’outil pour y arriver, il faut chercher ailleurs la ou les solutions.
Je vois les sous-groupes délimités par les caractéristiques suivantes comme généralement admissibles à l’imposition de critères de représentativité au législatif :
- Le sexe
- L’ethnicité des Premières nations et des Inuits
- La géographie.
Trois autres critères sont souvent discutés :
- L’ancienneté de l’installation au Québec
- Les générations (incluant la situation de parentalité)
- La langue.
J’ajoute enfin un critère générique :
- Le mode de vie (agriculteur, décrocheur, urbain, col blanc, etc.)
Comment arriver à « forcer » une représentativité équitable à l’Assemblée nationale pour chacun de ces critères? Chose certaine, il n’y a pas de solution unique. Ni même d’objectif unique.
Le sexe
Atteindre la zone de parité entre élus et élues n’est pas facile. À l’élection québécoise de 2022, la CAQ et QS ont présenté plus de candidates que de candidats, mais ont fait élire à l’inverse plus de candidats que de candidates.
Au PLQ, c’est l’exact contraire!

Comme quoi la décision repose, en bout de course, sur l’électorat.
J’imagine que la population accepterait un processus coercitif, dans ce cas spécifique pour tendre vers la parité; il reste à inventer. Si le VPP n’est d’aucune aide quant au sexe, le VPP majoré, lui, pourrait être une solution, non quant au nombre d’élues, mais quant au poids que ces élues détiendraient en ajustant les formules de calcul, afin que les élues égalisent le poids des élus. Ainsi, les partis seraient incités à atteindre la parité en priorité.
Les Premières Nations et les régions
Sur ces deux critères, le VPP est tout à fait apte à améliorer la représentativité. Ils suffit de redessiner une fois pour toute la carte électorale pour que communauté naturelle et circonscription aient les mêmes limites. Un des avantages du VPP est de permettre des circonscriptions très différenciées en termes de démographie tout en gardant une parfaite équité; un comté peu peuplé a un élu.e dont le poids est proportionnel à sa démographie.
Voilà donc deux possibilités de solutions impliquant le VPP.
Mais ce sera toujours à la société de déterminer son degré d’inconfort avec une représentativité déficiente et quel type d’incitatifs ou de coercition elle veut mettre en place comme solution. Elles pourront ou non impliquer le VPP.
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